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J'ai toujours pensé qu'un bon livre doit être intemporel , sortir d'un ouvrage un court texte,ici  sous la forme d'un éditorial de presse qui puisse se placer dans l'actualité quel qu'il soit.

 

 

 

20/03/2010 

      Les opinions sont les trous de culs tout le monde en a un mais c’est pas pour autant ce ça intéresse les autres !

 

Avoir des opinions sur tout est le fait d’esprit léger : une opinion n’est autorisée que lorsqu’on connaît bien le dossier. Nous ne connaissons pas tous les dossiers du monde.

On nous fait des sondages pour tout, parfois même larmoyant afin de nous créer une sorte d’obligation morale de répondre, en nous demandant notre avis la presse d’aujourd’hui veut nous faire prendre parti sur des questions dont nous ne connaissons pas le premier mot : ne comptant pas évidemment les informations des journaux et les on-dit.

 Ce n’est pas une manie, c’est une maladie, parmi les autres maladies de l’époque.

Ajoutons aussi qu’à ma connaissance, aucun sondage n’a jamais servi à rien !

 

 

 

Mais alors pourquoi ? pourquoi ces sondages ?

Encore une fois, on essaye de nous faire croire que la lumière vient du bas, de la masse, de la dissolution de chacun pour la création de tous ! 

 Mais croire que la lumière vient du bas est illusion des gens qui marchent sur la tête.

 Une masse est inerte si elle n’est pas portée et on ne porte pas les uns les autres, car au mieux on se supporte !

 La dissolution de tout ne donne jamais rien de recherché, mélangez de tous dans une marmite et le résultat sera désastreux.

 

 

 

 

 

 

1/06/03 Prosternez vous !

            C'est la "justice sociale" qui passe

 

   Qu'est ce que signifie "justice sociale" ? Dans la littérature politique, il n'existe aucune définition intelligible de ce terme si répandu. Et pourtant, personne ne doute qu'il faille "de la justice sociale". C'est une croyance générale et généralement révérée. Somme toute, c'est une religion !

   Je suis désolé de m'en prendre à une conviction universelle, qui est un gage de bonne mentalité, et que défendent des gens estimables. Mais ce n'est pas parce qu'une croyance est partagée qu'elle repose sur une réalité. Je suis bien obligé de constater que les gens invoquent la "justice sociale", sans savoir ce que cela peut vouloir dire. Ils s'en servent seulement pour affirmer que telle revendication, de tel groupe, doit être satisfaite; et il s'agit toujours d'un groupe assez organisé pour causer des dommages en cas de refus, et qui exige des avantages pris sur le bien de tous. Chacun de nous subit ce genre de pressions sans oser protester. C'est la "justice sociale" qui passe. Elle demande notre sympathie religieuse.

   On doit tous se remettre à elle, pour l'arrangement de notre condition, l'organisation de notre destinée. Cela nous entraîne insensiblement, à renoncer à une valeur cruciale: la valeur de l'homme libre.  

 

 

 

 

   Il faut dire qu'aujourd'hui le syndicalisme professionnel attire particulièrement des salariés soucieux de fonctionnarisme, de plan de carrière et de sécurité d'emploi. L'irresponsabilité juridique et pénale, dans la majorité des cas, se trouve acquise, quelle que soit la nature de l'agitation organisée et quelle que soit les dommages causés aux citoyens non concernés.

   Quand au nom de la  "justice sociale", on  vient a accepter l'illégale , il est prouvé que les croyances syndicales aveuglent autant que les certitudes totalitaires.

 

 

20/01/03 Canards frileux

 

  Si j'en crois la presse , la France vient de découvrir avec frayeur qu'il peut neiger ou geler en hiver. Me pardonnerez-vous de sibérigoler quand la calamité occupe toutes les une des journaux ?

  Bien entendu , je souhaite aux malades, aux très pauvres et aux très vieux, que le redoux vienne. Les vrais hivers tourmentent vraiment les vrais démunis. Mais les autres ? Encore chauds du foie gras des fêtes, ils ont des chances de passer l'hiver !

  Quand on a compris que les mots sont beaucoup plus grands que les maux ,eh bien, ça va, même par un froid de loup qui n'est qu'un froid de canard.

 Les médias , que l'hiver enflamme, cultivent outrageusement cette maladie de l'esprit public nommée naguère "sinistrose" par Pauwels, l'information devient comme une étrange machine à faire mousser le pire , comme une vaste couveuse à poules mouillées.

  "Il faut maintenant s'habituer à vivre avec l'hiver", redoutable condition , en effet , pour des assistés en tous genre, qu'il s'agit de maintenir en état de dégonflage permanent.

 

 

 

  Depuis des années , les hivers furent indécis. Certains journalistes auraient-ils fini par croire qu'un temps d'avril en Janvier fait désormais partie des Droits de l'Homme ? Ou qu'une température moyenne est garantie au citoyen par les pouvoirs publics ?

  On a écrit : "des milliers d'automobilistes en perdition ..bloqués dans la glace !" Ils n'étaient qu'en retard,  et une partie du personnel de dépannage au chaud à la maison , car la télévision avait recommandé, à voix d'angoisse : "si vous n'avez rien de vraiment très très important à faire dehors, surtout restez chez vous !" Les loups rôdaient sans doute.

  Résumons-nous. Les choses contre lesquelles nous ne pouvons rien, faisons en sorte qu'elles ne puissent rien contre nous. C'est le b-a ba de toute morale un peu relevée, le minimum de toute conduite un peu digne. Mais , à subir les médias, tout porterait à croire que la morale a baissé beaucoup plus que le thermomètre. Ce qui tombe très en dessous de zéro, c'est la dignité. Pour moi la vraie raison d'avoir froid dans le dos , ce sont les medias.

 

24/02/02  Peste Psychologique

 

  Introduire en politique l'idée que les masses sont douées d'une conscience et d'une volonté supérieures est une imposture. Cette imposture ne peut qu'engendrer un surcroît de misère et de chaîne.

  En réalité -et les meneurs le savent- les masses sont sans consciences et sans volonté. On les mène comme on le veut et quand on le veut, jamais par la raison, toujours par la grossièreté des instincts et le simplisme des sentiments. Car les masses ne sont pas des additions d'intelligence, mais des accumulations de médiocrité.

  Les masses n'entendent pas les arguments du réel. Elles réclament des espérances. Elles n'écoutent pas la raison. Elles veulent des promesses, et les moins réalisables ont leur préférences.

Si nous voulons comprendre l'influence profonde exercée par la politique moderne, ne perdons pas de temps à examiner ses théories. Celles-ci deviennent de plus en plus contradictoires, floues, mouvantes. Comme les religions, les idées politiques actuelles se propagent tout autrement que par des raisons.  Très faible quand ils tentent de s'appuyer sur l'économie et les sciences, ils sont très fort quand il se maintiennent dans les affirmations, le sentimental, les rêveries humanitaires, le messianisme romantique, les promesses chimériques.

 

  

  Il serait même infiniment plus redoutable s'il n'en sortait jamais. Ce n'est même pas une doctrine. C'est une croyance. Et, comme toute croyance, sa propagation ne dépend pas de sa logique. Son illogisme, au contraire, le renforce. C'est une fantôme de divinité qui flotte sur le Dieu mort. 

 

 La vision du futur limitée à trois mois. Toute réflexion sur l'existence bornée à l'économie. Le sentimental du réel brouillé par l'hallucination démagogique. Voilà comment la France va commencer l'année. Sous le déluge des mots sans idées et des idées sans esprit. Il y a des pestes psychologiques. Ce sont les campagnes électorales.

 

 

30/12/01 Publi-livre

 

  Il fut un temps où l'"honnête homme" pouvait se tenir au courant des principales nouveautés de l'édition, qu'il s'agisse de la littérature proprement dite, ou du mouvement des idées. Ce temps est révolu : quel est le lettré, même pourvu de vastes loisirs, qui pourrait prétendre aujourd'hui prendre connaissance de tout ce qui paraît? Et quel est le libraire qui peut encore remplir sa fonction de conseiller? C'est tout juste s'il a le temps de présenter dans sa vitrine ces nouveautés sans cesse remplacées par d'autres, c'est tout juste s'il a la place de mettre sur ses tables et ses rayons les livres paru dans l'espace de six mois. Dès lors, le client fait son choix en fonction des critères les plus simples. Ce livre présenté en pile et qui a droit à un panneau publicitaire de documents, c'est sûrement celui-là dont on parle, c'est celui-là qu'il faut acheter. Peu importe si ce livre n'en est pas vraiment un, s'il est plutôt un "montage" exécuté à la diable, en fonction de tel événement dont on se souviendra à peine le trimestre qui suivra.

 

 

 

  [Il ne s'agit pas d'un déclin de l'intelligence][...]

  Dans les arts en général, comme dans les lettres, la célébrité semble maintenant s'obtenir en fonction d'autres critères: ce que l'on sait faire pour le lancement de son oeuvre compte infiniment plus que le contenu même de cette oeuvre.[...]

  Le livre n'est plus jugé en fonction de son contenu, mais de son orientation générale, on en parle moins comme d'une oeuvre que comme d'une "opération" idéologique, ou publicitaire, ou les deux à la fois. 

 

 

 

 

 

 

25/12/01  Le surhomme de Blumroch

 

  Ce n'est pas parce qu'un sentiment devient général qu'il devient vérité.

  Les pauvres types croient que ça va finir. Ce sera la faute au progrès et aux puissantes. Ils disent : redevenons enfants de la nature, ou gare [aux catastrophes]. La mode est au désespoir et au bon sauvage. Plus on est découragé, plus on se croit belle conscience. Les pauvres types adorent leur désespoir dans le miroir de la mode. J'ai un mot pour cela. Ils font du noircissime.

   J'ai aussi une explication générale. Nous ne sommes pas en danger. Nous sommes mal à l'aise parce que nous avons une pensée fermée dans un monde ouvert[...]

  [L'homme nouveau ou le surhomme dépassera cet état]

  Le premier trait du surhomme sera d'avoir pour système nerveux une citadelle imprenable. Beaucoup de maladies infectieuses sont vaincues. Mais nous mourons de stress.   

 

 

 

 

Le deuxième trait sera le libre gouvernement du cerveau. Nous possédons une machine que nous n'utilisons qu'au dixième de sa puissance. Nous saurons en utiliser davantage. En conséquence, l'homme amélioré par l'homme sera infiniment plus heureux. C'est l'intelligence qui fait le bonheur. Le plein usage de l'intelligence et le contact avec d'autres intelligences, procurent les joies les meilleures et les plus stables. Notre existence est dominé par la bêtise : la nôtre et celle des autres. Des êtres équipés pour écarter l'idiotie auront une vie privée et une vie sociale qui dépassent l'imagination.

  Le troisième trait sera la volonté. La volonté est un mystère. Ce que peut la volonté... est extraordinaire.

 

 

 

 

 

24/12/01  A quoi bon ?

 

  Bien des universitaires se désolent aujourd'hui de voir les jeunes lire aussi peu, se soûler de décibels abrutissants, de slogans hypnotiques et d'images virtuelles, préférant la décharge nerveuse à la friandise intellectuelle. Cette pieuse indignation m'étonne un peu. Voilà une génération qu'on a massivement dresser à nier toute notion d'âme et de conscience, à répudier toute intuition spirituelle, qu'on a bercée dans un discours où dominent le "pourquoi faire ?" et l'à quoi bon?, ce qui justifie toutes les cupidités, toutes les concupiscences, anesthésie tout sentiment d'espace intérieur, décourage toute recherche de maîtrise de soi, condamne toute réelle ouverture à l'autrui. Si l'Homme n'est que le produit de pulsion libidineuses, d'obscures puissance incontrôlables, s'il n'est qu'un parasite accidentel à la surface d'un magma de hasards biochimiques, alors mon être est sans fondement, sans support infini, sans espérance et sans saveur. Alors Je n'existe pas. [...]

 

  La tentation de l'à quoi bon est pourtant lancinante. Mais comment se prétendre libre , quand, par manque de distance, votre existence ne vous appartient pas ? On entend tous les jours des discours bien intentionnés invitant nos concitoyens, notamment les plus jeunes, à prendre leur destin en main, à donner un sens à leur vie, une direction volontaire à leur engagements. [Leurs] moyens ne sont guère à la hauteur de cette noble ambition.

 

 

 

Pour être en mesure de vouloir et de décider librement, il faut d'abord cultiver cette distance par rapport à soi-même et au monde, [...]. Or je ne vois rien qui, dans la société actuelle, dans les médias et la culture dominante, célèbre les vertus et préconise la nécessité d'une telle distance. Le discours officiel semble dire : "Faites semblant d'être libres. Chacun y trouvera son compte". ordinaires? Il ne faut même pas y penser[...]

Je ne suis pas sûr que la distance apporte le bonheur. Il y a toujours un risque d'indifférence altière, de glaciation des sentiments. A l'abri des tumultes, le cœur bat en sourdine. Les émotions se tamisent. La réalité perd un peu de son jus. Elle se déshydrate. On glisse sans heurt et sans plaisir sur une avenue toutes plate et rectiligne. C'est ce qui guette certains esprits trop linéaires.[...]

S'éloigner de soi-même est cependant la seule manière de ne pas vivre sans cesse ballotté, projeté hors de soi-même, identifié à des pulsions passagères et à des mécanismes incontrôlés. Sans ce foyer d'éternité... je ne suis qu'une machine un peu complexe... La réponse est peut-être : assume ton destin, agis pleinement, mais sans t'attacher aux fruits de l'action.

 

 

 

 

23/12/01  RTT

  

  On parle beaucoup de réduction de temps de travail. Le vrai problème, l'insoluble casse-tête, c'est : que fera l'homme quand il ne fera plus rien ? S'il ne trouve plus une forme de sacralisation dans le travail, où le trouvera-t-il ? Quelles seront ses activités? Le foot? La télé? La pêche? On ne nous a appris à faire que du socialement productif. Serons-nous producteur de nous-mêmes dans le loisir ?

  Le temps libre effraie [certain]. Il en panique beaucoup. Il suffit de songer à tous ces retraités [bientôt à 55 ans pour tous ceux qui ne reste pas assis toute la journée]  qui perdent leur raison de vivre avec la fin de leur activité professionnelle. Nous sommes des enfants qui crient  :" Maman je m'ennuie! Je ne sais pas quoi faire!" Demandons nous à quoi sert un homme. La seule réponse est aujourd'hui :"Un homme, ça sert à produire et à consommer!"

  Autre question, indispensable : que faire qui ne soit ni de l'action, ni de l'émotion, ni de la pensée ?

Réponse : Être ...

  Tout dans la société nous pousse à être le moins possible - apparaître, avoir, agir, fabriquer. Mais pas être... Le sens que nous donnons à la vie, est devenu si incertain, si flou , qu'il se condense en fine vapeur sur les vitres noires de l'absurde.

 

 

Si l'homme n'apprend pas à renouer avec sa dimension intérieur, le temps libre deviendra inéluctablement synonyme de démission et de destruction - cercle vicieux d'anxiété, de drogue, de violence. On aura beau multiplier des distractions, rituels médiatiques, festivités sportives ou jeux de cirque, ce ne sera qu'un carrousel de plus en plus convulsif ...et oppressante.

  Fénéon, un anarchiste de la belle époque, est arrêté un jour porteur d'un pistolet.

 - Vous aviez sur vous, lui dit le juge, de quoi commettre un meurtre.

 - J'avais aussi sur moi de quoi commettre un viol ! réplique fièrement Fénéon.

  Cette facétieuse insolence contient une grande vérité. Nous ne nous servons que d'une infime partie des moyens dont nous disposons. Nous ne nous servons pas de ce que nous somme. Le clavier de la vie, nous n'en jouons que d'un seul doigt... Apprenons au moins à remuer quelques phalanges de plus. Autrement, notre proche avenir risque de ressembler à un paysage aride et chaotique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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