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Ce que disait le vieil homme

D'inspiration Jung

 

Sur l'âme

 

   Je suis convaincu que l'exploration de l'âme est la science de l'avenir. La psychologie est encore au début de son développement. Elle est en quelque sorte la plus jeune des sciences naturelles, mais celle dont nous avons le plus besoin. Il devient en effet toujours plus évident que ni la famine, ni les séismes, ni les microbes, ni le cancer ne constituent le plus grand péril pour l'homme, mais que c'est l'homme lui-même. Et pourquoi ?

   Parce qu'il n'y  a pas de protection suffisante contre les épidémies psychiques, infiniment plus dévastatrices que les pires catastrophes de la nature. Il faudrait donc que les connaissances psychologiques se propagent à tel point que les homme puissent voir d'où vient la plus grande menace.

 

Sur la raison

 

   Je vous assure que j'ai eu des expériences étonnantes avec des gens soi-disant normaux.

   Que le monde serait terne si ses lois n'étaient pas violées de temps en temps !

   S'il y a quelque chose que nous ne pouvons pas connaître, nous devons nécessairement l'abandonner en tant que problème intellectuel. Par exemple, je ne sais pas pour quelle raison l'univers a été crée, et je ne le saurai jamais.

   C'est pourquoi je dois abandonner cette question sur la plan scientifique ou intellectuel. Mais si une idée m'est offerte là-dessus dans les rêves ou dans les légendes, je dois en prendre note.

 

Sur la solitude

 

   Les plus belles et les plus intéressantes conversations de ma vie ont été anonymes.

   La différence entre la plupart des gens et moi-même, c'est que pour moi "les murs de séparation" sont transparents. C'est ma particularité.

  La solitude ne vient pas de ce que personne ne vous entoure, mais de ne pouvoir communiquer aux autres les choses qui vous paraissent importantes... Quand un homme en sait plus que les autres, il devient solitaire. Mais être solitaire n'implique pas de renoncer à toute compagnie. Car personne n'est plus sensible à la camaraderie que l'homme solitaire.

 

Sur la mort

 

   S'il y'avait une existence consciente après la mort, elle devrait continuer, me semble-t-il, au niveau de conscience atteint par l'humanité qui, à chaque âge, a une limite supérieure mais variable. Il y a beaucoup d'êtres humains qui, à travers leur vie et au moment de leur mort, restent en dessous de leurs propres possibilités et - ce qui est encore plus important - en arrière du savoir amené à la conscience par d'autres hommes pendant leur vie.

Sur l'amour

 

   Dans mes expériences, je me suis souvent trouvé face à face avec le mystère de l'amour et n'ai jamais été capable d'expliquer ce qu'il était....

   L'amour est à la fois ce qu'il y a de plus grand et de plus petit, de plus lointain et de plus proche, de plus haut et de plus bas; et nous ne pouvons discuter de l'un de ses côtés sans aussi parler de l'autre.

   Aucun langage ne peut exprimer ce paradoxe. Quoique l'on dise, les mots n'expriment jamais le tout. Parler uniquement d'un de ses aspects est toujours trop ou trop peu, car seul le tout a un sens.

   L'amour "porte toute chose" et "supporte toute chose". Ces mots disent ce qu'il y a à dire; rien ne peut y être ajouté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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